Je vous annonçais une deuxième étape sur l’éloge de l’adaptation. Et bien, adaptons-nous 🙂 ! Voici à la place un billet sur l’éloge de la Transgression également au programme du Voyage A Nantes cet été. De quoi à nouveau inspirer la posture des Managers.
Beaucoup d’entreprises ou d’organisations – quelque soit leur secteur d’activité – semblent bloquées parce qu’elles ne parviennent pas à s’adapter aux mutations de leur temps ou de leur environnement. Cela place leurs Managers face à une grande responsabilité : en voulant sauvegarder l’existant, n’entraînent-ils pas leur entreprise vers une situation périlleuse ? D’où l’interrogation qui anime Managers et décideurs : quel type de Management convient-il pour oser engager des changements utiles et faire ainsi progresser leur entreprise ?
Transgresser, c’est initier le Changement
Les managers peuvent se trouver dans des situations où des actes de transgression conséquents sont nécessaires afin de provoquer les changements utiles. Mais parce qu’ils savent que violer le « sacré » peut entraîner des représailles, ils préfèrent trop souvent l’immobilisme et la soumission. Le Manager Transgressif efficace est celui qui a réussi à surmonter ces contraintes et construit du nouveau. C’est le risque à prendre et ce risque nécessite un haut niveau de compétences managériales.
Protéger ou transgresser ?
Les Managers ont le choix entre deux postures : soit ils se comportent en « Protecteur », soit il adopte la conduite du « Transgressif ». Le Protecteur s’attache à préserver l’existant et à restaurer les contextes de travail menacés. Le Transgressif explore de nouveaux horizons quitte à bousculer l’ordre établi. Il peut dès lors être pris pour cible par ceux qui se sentent trahis. Mais sans la transgression, il ne peut y avoir du nouveau. La règle s’applique dans tous les domaines. Aujourd’hui, les entreprises japonaises en sont une illustration, elles qui paraissent enlisées et en panne de transgression. Elles manquent de collaborateurs créatifs et ingénieux capables de remettre en cause l’ordre établi.
Savoir réussir son Management Transgressif
- La première composante d’une transgression réussie semble donc être un contexte de travail bloqué, inerte et incapable de remettre en cause l’ordre établi. Les acteurs doivent avoir conscience de vivre une crise persistante et une situation intenable. En d’autres termes, pour se permettre d’être transgressif, le Manager doit s’assurer que « le fruit est mûr » et que le temps du changement est venu.
- Vient ensuite l’acte transgressif lui-même. Il peut être annoncé comme tel (en réunion, en entretien par courriel…) ou rester silencieux mais traduit en actions concrètes. Dans tous les cas, la transgression fera des mécontents et générera surtout un sentiment de trahison. Soyons en conscients : il n’y a pas de transgression sans réaction émotionnelle forte. Le Manager doit savoir s’y adapter (cf. billet sur l’adaptation et l’empathie)
- Troisième composante : Pour que la transgression réussisse, le Manager doit constituer une équipe solidaire autour de lui et éviter surtout d’agir seul.
- Enfin, pour que la transgression réussisse, elle doit être intégrée de facto dans la nouvelle organisation. De façon quelque peu paradoxale, une bonne transgression débouche sur un nouvel ordre que le Manager Transgressif, s’il est encore en place, protégera de toutes ses forces. Le voilà ainsi devenu Manager Protecteur à son tour ! Et l’histoire se répétera…
A terme, il arrive que l’on applaudisse le Transgresseur, lorsque les effets de son geste lui donnent raison a posteriori ou que l’on reconnaît après-coup qu’il a agi au bénéfice de l’entreprise, et non pour des motifs personnels.
Face aux risques encourus, la Transgression se fait donc rare. Ceci étant dit, elle est devenue un des rares moyens de reconnaître parmi les Managers ceux qui se comportent en véritables leaders charismatiques.
A la semaine prochaine pour la dernière étape de ce voyage à Nantes.